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Des milliardaires comme cache-misère #FCC

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Carlos Slim ( ITU Pictures-CC BY 2.0)

Carlos Slim ( ITU Pictures-CC BY 2.0)

Certains accords d’investissements entre milliardaires ressemblent à ces mariages arrangés qui ont encore cours dans une noblesse désargentée. Avec des airs de fastes princiers, ils servent de cache-misère.

Esther Koplowitz, la fille du fondateur du groupe espagnol de BTP Fomento de Construcciones y Contratas (FCC), cherche depuis des mois un beau parti pour son affaire en difficulté. Ce poids lourd de 80 000 salariés se retrouve perclus de dettes (plus de 6 milliards d’euros) après la crise espagnole de l’immobilier.

FCC a beau être cotée en Bourse, Mme Koplowitz, 61 ans, semble aujourd’hui préférer les bonnes manières à la violence du marché. Ce qui n’a pas été toujours le cas…

Lundi 24 novembre, Esther Koplowitz est entrée en négociations exclusives avec le Mexicain Carlos Slim pour le faire entrer au capital. L’idée serait qu’il souscrive pour 1 milliard d’euros à une augmentation de capital qui lui donnerait accès à 25 % du groupe de BTP.

M. Slim, 74 ans, seconde fortune mondiale selon Forbes, prend ainsi la suite de George Soros, 84 ans, vingt-sixième à ce hit-parade des milliardaires. Le financier américain avait acquis l’hiver dernier 3 % de FCC par l’intermédiaire de ses fonds d’investissements.

Début novembre, c’est avec M. Soros que Mme Koplowitz a conclu des fiançailles. Les bans ont été publiés en forme de « négociations exclusives ». Déjà !

C’est une manie

En cédant ses droits de souscriptions à l’augmentation de capital de FCC, la présidente du conseil d’administration était prête à ramener de 50,05 % à 25 % son contrôle sur le capital. Et à se retrouver au même niveau que M. Soros.

Pour des raisons que l’on ignore, les fiançailles ont été rompues. Sans faire ni une ni deux, de nouvelles ont été immédiatement nouées avec le « mogul » mexicain des télécommunications. Cela fait des années que Carlos Slim cherche des cibles en Europe pour diversifier ses investissements.

La trame du contrat de mariage est inchangée. Après un plan de cessions d’actifs imposé par les créanciers au printemps, FCC devait lever des fonds propres pour se désendetter. D’où l’idée de chercher un investisseur « ami », alors que la famille Koplowitz ne pouvait pas suivre une telle augmentation de capital.

C’est une manie. Il y a tout juste un an, un autre milliardaire, le premier d’entre eux, Bill Gates, était arrivé autour de la table en achetant un peu plus de 5 % du capital du groupe espagnol.

Collectionner de si illustres et fortunés invités n’est malheureusement pas un signe de bonne santé. En s’accordant avec ses semblables, Mme Koplowitz imagine sans doute être mieux traitée que si elle sollicitait directement la Bourse pour trouver les capitaux nécessaires.

Elle risque d’écrire un chapitre de plus au grand livre des illusions perdues.

 














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